Les Phosphorites du Quercy sont un ensemble de sites datant de l’Eocène et de l’Oligocène du Sud-Ouest de la France. Ils sont connus pour leurs nombreux restes fossiles, dont des amphibiens, majoritairement représentés sous forme d’ossements isolés. Cependant, en 1873, plusieurs spécimens d’amphibiens à préservation exceptionnelle furent découverts. Montrant l’aspect des tissus externes (peau, yeux...), ces spécimens furent dès l’origine considérés comme des momies naturelles. Durant le 19ème siècle, ils ont été décrits sans aucune connaissance de leur anatomie interne. Depuis 2012, nous avons commencé à tomographier ces momies, révélant des structures internes telles que des tissus mous internes et un squelette articulé. Un premier spécimen a été attribué en 2013 à Thaumastosaurus gezei et nous présentons ici les résultats de la tomographie d’un second anoure momifié, jusqu’ici identifié comme Bufo servatus. La tomographie a révélé un squelette articulé dont les caractéristiques ostéologiques sont similaires à celles du premier anoure momifié, bien qu’il représente un stade ontogénétique différent. Les deux momies sont attribuées à Thaumastosaurus servatus nov. comb. Les nouvelles informations anatomiques sont utilisées pour préciser les affinités phylogénétiques de Thaumastosaurus, qui serait placé au sein des Pyxicephalidés, un clade d’anoures africain. Thaumastosaurus représenterait dès lors à la fois la plus ancienne occurrence du clade dans le registre fossile mais aussi sa première occurrence hors d’Afrique. Sa présence en Europe souligne un potentiel échange faunique avec l’Afrique durant l’Eocène ou même dès le Paléocène. La présence de ce représentant d’un clade africain dans l’herpétofaune européenne est peut-être liée au climat chaud durant l’Eocène. Cependant, la plus grande partie de cette herpétofaune, dont Thaumastosaurus, disparait d’Europe durant le renouvellement faunique de la Grande Coupure, autour de la transition Eocène/Oligocène (~34 Ma).
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Environ un siècle sépare l'abandon des ateliers de réduction de minerai de fer datés du Haut-Empire (Fock et al., 2015) et la réoccupation du site de Nereth 2 par un établissement rural (Fock et al., 2014). Celui-ci connait deux phases d'aménagement. Lors de la première, dans le courant du 4e siècle (F. Hanut, comm. pers.), un édifice principal A (16,60 m × 8,80 m) implanté perpendiculairement à la vallée du ruisseau de Baelen et une petite dépendance B (5,50 m × 5,40 m) sont disposés de part et d'autre d'une vaste cour. L'ensemble est délimité par un fossé formant enclos, large d'environ 0,40 m pour une profondeur maximale de 0,45 cm et pourvu d'au moins trois accès. Par sa structuration cohérente et par ses modes de construction, cet ensemble se distingue des deux bâtiments également datés du 4e siècle qui ont été dégagés au nord-est, sur le site de Nereth 1 (Hanut et al., 2012), et notamment du bâtiment D, pourtant similaire à l'édifice A par son plan mononef à entraits et sa subdivision intérieure. Il marque ainsi une évolution de l'habitat qui devra être précisée sur base de l'étude du matériel associé, notamment céramique. Il reste à évoquer l'alignement de trous de poteau (fig 37 : 1) inséré dans l'angle oriental de l'enclos. Formé d'une série de négatifs de poteau logés dans des fosses d'installation singulièrement vastes, il est prolongé, au sud-ouest, par un chapelet de vestiges de pieux. Il est tentant d'y voir une réplique de la façade nord de la maison-étable germanique E découverte à environ 60 m au nord-est, sur le site de Nereth 1, mais la présence de supports pouvant compléter un tel plan reste sujette à caution. Durant la seconde phase d'aménagement (transition entre le 4e et le 5e siècle ; F. Hanut, comm. pers.), la subdivision de l'établissement marquée par le fossé F21 est abandonnée au profit d'une autre dépendance C (7 m × 5,40 m) dont l'orientation diverge de 6° vers l'est. Seule construction à utiliser des tuiles comme éléments de calage, elle se distingue aussi par le doublement du poteau qui, dans chaque pignon, soutenait la panne faîtière. Un fond de cabane (F354) et une construction de plan circulaire (F369) à fonction indéterminée viennent compléter l'habitat rural. Réparties entre les bâtiments préexistants du 4e siècle, ces nouvelles structures attestent une continuité de l'occupation dont le prolongement, le long du ruisseau de Baelen, est d'ores et déjà signalé par un épandage lithique (F380) et des plaques de torchis effondrés, en bordure sud du décapage. Bibliographie Fock H., de Bernardy de Sigoyer S., Henrard D. & Collette O., 2014. Baelen/Baelen : atelier paléométallurgique et établissement rural sur le site de Nereth 2, Chronique de l'Archéologie wallonne, 22, p. 168-171. Fock H., de Bernardy de Sigoyer S., Henrard D. & Collette O., 2015. Atelier sidérurgique du Haut-Empire à Nereth 2 (Baelen). Campagnes de fouille 2013- 2014. In : Frébutte C. (coord.), Pré-actes des Journées d'Archéologie en Wallonie, Rochefort 2015, Namur, Service public de Wallonie (Rapports, Archéologie, 1), p. 57-59. Hanut F., Goffioul C. & Goemaere É., 2012. L'établissement germanique du Bas-Empire à Baelen/Nereth, province de Liège (Belgique). In : Annaert R., Jacobs T., In't Ven I. & Coppens S. (éd.), The very beginning of Europe ? Cultural and Social Dimensions of Early-Medieval Migration and Colonisation (5th- 8th century). Archeaology in Contemporary Europe. Conference Brussels – May 17-19 2011, Brussels (Relicta Monografieën, 7), p. 243-253.
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