Le 8 août 1956, la catastrophe minière la plus meurtrière de Belgique se produisit au charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle : 262 mineurs de nationalités diverses (belge, italienne, allemande, algérienne, grecque, …) périrent à la suite d’une erreur humaine. Tous furent identifiés à l’exception de 17 d’entre eux. En octobre 2021, à la demande d’un descendant des victimes non identifiées, la Cellule d’Identification des Victimes de Catastrophes de la Police Fédérale a lancé une grande opération afin d’exhumer les restes des inconnus et de procéder à leur identification. Les analyses ont été réalisées par une équipe composée d’experts en pathologie médico-légale, en odontologie, en anthropologie, en archéologie et en ADN. Nous présentons ici les résultats de l’analyse anthropologique. Après l’inventaire des restes, le profil biologique de chaque individu a été reconstitué. La DSP a été utilisée pour déterminer le sexe et sept méthodes différentes ont été appliquées pour estimer l’âge au décès, y compris la cémentochronologie. La stature a été estimée à l’aide des équations de Raxter et d’Oliver, tandis que l’origine bio-géographique a été évaluée avec AncesTrees. La confrontation des registres ante-mortem (stature, âge, pathologies et particularités physiques) avec les données post-mortem nous a permis de proposer une identification pour huit individus. Quatre d’entre elles ont été confirmées par l’ADN. Au-delà de l’identification permettant de mener à bien ce devoir de mémoire envers les familles des victimes, cette mission nous a donné l’opportunité d’enregistrer des données précieuses pour d’autres domaines de recherche comme les traumatismes péri-mortem et les marqueurs d’activité résultant des pénibles conditions de travail des mineurs de fond.
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La compréhension progressive des différents réchauffements climatiques intenses du Paléogène inférieur (PETM, ETM-2, EECO…) a créé un intérêt évident pour une stratigraphie de plus en plus fine des bassins sédimentaires qui ont enregistrés ces événements. Ces derniers, identifiés sur base géochimique, demandent à être corrélés avec les événements biologiques qui en découlent et qui ont été, eux aussi, enregistrés dans ces bassins. Dans ce cadre, les bassins parisien, de Londres et de Belgique, formant le sud du Bassin de la Mer du Nord, représentent des modèles de choix pour la communauté géoscientifique de par leur reconnaissance historique et les étages internationaux Lutétien, Yprésien et Thanétien qu’ils ont respectivement permis de définir. Si les connaissances sur les dépôts marins ont fait d’énormes progrès notamment grâce aux études micropaléontologiques détaillées, qu’en est-il aujourd’hui des dépôts continentaux souvent délaissés par leur complexité à être interprétés? Vingt-cinq ans d’expertise en biochronologie mammalienne de notre équipe bruxelloise et de ses collaborateurs sont ici survolés, mettant en exergue l’utilité des mammifères en stratigraphie et paléogéographie. L’exposé porte tant sur des taxons marqueurs que des faunes entières issues de sites historiques ou nouveaux du Bassin parisien et de son complémentaire le bassin belge (Hainin, Maret, Rivecourt, Dormaal, Erquelinnes, Meudon, Sotteville-sur-Mer, Egem, Oosterzele…). Ainsi, des niveaux de référence de l’échelle biochronologique européenne des mammifères du Paléogène (MP) sont précisés, de nouveaux âges à mammifères européens sont identifiés et la stratigraphie tant à l’échelle locale que nord-ouest européenne est affinée. Malgré tout le travail accompli, les questions sont nombreuses et beaucoup reste à faire tant l’étude des faunes de mammifères est incomplète!
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