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You are here: Home / Library / RBINS Staff Publications 2022 / Étude des restes humains d’Atifu, un “guerrier” samoan décédé en Belgique au XIXe siècle

Caroline Polet, Caroline Tilleux, Aurore Mathys, Serge Lemaitre, and Martine Vercauteren (2022)

Étude des restes humains d’Atifu, un “guerrier” samoan décédé en Belgique au XIXe siècle

Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris , 34 (s).

Cette présentation s’intègre dans le projet HOME (Human Remains Origin(s) Multidisciplinary Evaluation) dont le but est de donner un cadre juridique aux collections de restes humains de Belgique et de standardiser les mesures à prendre en cas de demande de rapatriement. Nous avons réalisé l’étude des restes d’Atifu, “guerrier” de l’île Tutuila (Samoa) décédé à Bruxelles en avril 1890 et autopsié par Émile Houzé (membre fondateur de la société d’anthropologie de Bruxelles). Ce Samoan, après un séjour aux États-Unis d’août à octobre 1889, était arrivé en Europe avec huit de ses compatriotes et devait retourner chez lui trois ans plus tard. Houzé avait eu l’occasion de les examiner lors de leur passage au musée Castan à Bruxelles. Dans sa publication reprenant leur examen anthropométrique détaillé, il donne la cause de décès d’Atifu (la rougeole) et mentionne qu’il était également atteint de tuberculose. Les vestiges anthropologiques d’Atifu consistent en un squelette presque complet et une partie de sa peau (depuis la ceinture jusqu’aux genoux). Celle-ci fut prélevée en raison des tatouages qu’elle présentait et fut naturalisée. L’étude anthropologique confirme que le squelette appartient bien à un individu masculin de plus d’1,70 m et d’origine polynésienne. Notre analyse met également en évidence une fracture guérie du premier métacarpien gauche et une asymétrie marquée des clavicules. Nous n’avons toutefois observé aucun signe osseux de tuberculose. Un modèle 3D de la partie naturalisée a été réalisé en lumière blanche ainsi qu’en lumière infrarouge. L’utilisation de la lumière infrarouge a pour but d’apporter un regard nouveau sur les tatouages. Outre l’intérêt anthropologique généré par une telle étude, elle prend une dimension toute particulière lorsqu’elle est remise en contexte des “zoos humains” et de la poignante histoire de ces individus déplacés pour assouvir la curiosité d’un public en quête d’exotisme.
Open Access, Abstract of an Oral Presentation or a Poster
  • DOI: 10.4000/bmsap.9222

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