Les premiers vrais périssodactyles sont reconnus presque simultanément dès le tout début de l’Eocène en Europe de l'Ouest, en Asie et en Amérique du Nord, et semblent pourtant déjà appartenir à des familles distinctes (Smith et al. 2015 ; Bai et al. 2018). Cette apparente diversité pose donc question sur l’origine paléobiogéographique et phylogénétique de ces groupes, qui reste très débattue. En effet, le plus proche parent des périssodactyles reste encore incertain, bien que deux groupes-frères potentiels semblent aujourd’hui majoritairement acceptés : les périssodactyles pourraient soit être proches de certains Phenacodontidae nord-américains (Halliday et al. 2017), ou plutôt groupe-frère des Anthracobunia du sous-continent indien (Rose et al. 2019). Le projet PerissOrigin a pour but de mieux comprendre les premières dichotomies des périssodactyles anciens ainsi que leur origine paléobiogéographique. Grâce à l'une des plus complètes collections de moulages de périssodactyles anciens et à des spécimens inédits, une nouvelle matrice de caractères morphologiques a été compilée, comprenant actuellement une centaine de caractères cranio-dentaires pour 80 terminaux. Certains taxons européens ont pu être réévalués, et une nouvelle phylogénie des premiers périssodactyles sera présentée. Plusieurs méthodes et paramètres d'analyse phylogénétique (choix de l'extra-groupe, parcimonie ordonnée/non ordonnée, choix des caractères, polymorphisme, pondération...) seront comparés et leur impact sera discuté. Cette nouvelle phylogénie nous permet de définir quelques synapomorphies des grands groupes de périssodactyles et d'aborder une première discussion paléobiogéographique. Nous discuterons enfin des problèmes non résolus dans la phylogénie des périssodactyles. Le projet "PERISSORIGIN - Origin and early radiation of perissodactyls based on precious fossil collections" est financé par le programme de recherche BRAIN-be 2.0 de BELSPO.
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RBINS Staff Publications 2024 OA
Contexte En 1908, l’archéologue suisse Otto Hauser découvrait en Dordogne, dans un contexte stratigraphique discutable, un squelette assez complet d’adolescent néandertalien. Ces vestiges ont été vendus au Musée de Berlin, à la grande indignation des anthropologues français. Le crâne, qui avait déjà été reconstruit à 4 reprises de manière insatisfaisante, a été enlevé par l’Armée Rouge lors de la chute de Berlin, et a été retrouvé en 1965 à Berlin-Est. Quant au squelette post-crânien, il a été sévèrement endommagé pendant les bombardements. Le musée d’anatomie et embryologie Louis-Deroubaix possède des moulages du squelette du Moustier, incluant le crâne tel qu’il avait été reconstruit de manière contestée par l’anatomiste Hermann Klaatsch. Matériel et méthodes Les moulages ont été triés, complétés, comparés par et avec ceux provenant de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (notamment le moulage endocrânien), mesurés, et ont fait l’objet d’un examen anthropométrique et tomodensitométrique. Cela a permis d’alimenter la banque de données numériques des Néandertaliens ainsi que de générer des reconstructions 3D, qui peuvent, pour le crâne, être comparées aux reconstructions plus récentes, plus précises et mieux fondées. Résultats L’examen des moulages permet de confirmer leur attribution à un néandertalien de sexe probablement masculin âgé d’environ 15 ans. Cette analyse reste à nuancer compte tenu de la reconstruction des os (incluant le « recollage » des noyaux épiphysaires). Discussion et conclusions La possession de moulages originaux par un musée universitaire constitue un atout scientifique et didactique majeur malgré leur imperfection, surtout en raison de la dégradation irrémédiable des ossements originaux.
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RBINS Staff Publications 2019