Introduction L’étude du mobilier en pierre fait désormais partie des analyses incontournables après toute opération de fouille. Elle apporte des informations sur l’approvisionnement en matières premières, sur leur usage et sur les modalités de leur mise en forme. Abordée de manière diachronique, elle permet de déceler les variations des pratiques techniques et économiques au cours du temps. L’étude des meules est devenue emblématique de cette discipline géo-archéologique puisqu’elle met en évidence des dynamiques économiques qui ont des répercussions sur le cadre social des populations. Au cours du temps, des roches spécifiques ont été sélectionnées pour répondre à des besoins précis, en lien avec l’un des secteurs les plus primordiaux qui soient : celui de l’alimentation. Un véritable système de recherche de la ressource, d’exploitation, de production, de transport et de commercialisation s’est établi pour approvisionner des populations plus ou moins proches des lieux de production et désireuses d’acquérir et d’utiliser des marchandises efficaces et parfois esthétiques. Au début du 5e siècle av. J.-C. dans le nord-est de la péninsule ibérique, les techniques de mouture bénéficient d’un progrès qui s’étend progressivement à toute l’Europe de l’ouest, à savoir le passage du mouvement alternatif (moulin va-et-vient) au mouvement rotatif. Le moulin rotatif arrive en Gaule du nord à partir de la seconde moitié du 3e siècle av. J.-C. (La Tène moyenne), mais le moulin reste encore domestique. Le saut technologique que l’on observe durant l’époque gauloise est donc plus qualitatif que quantitatif : les conditions de la préparation alimentaire s’améliorent nettement, dans un cadre socio-économique qui varie peu, celui du foyer familial. Ce n’est que dans la première moitié du 1er siècle de notre ère, avec le regroupement des populations dans les villes, les camps militaires et les grands établissements ruraux, que s’installent de grands moulins à eau ou à traction animale dont les meules commencent à être produites par les ateliers régionaux. Ces derniers s’étaient déjà adaptés au passage du moulin va-et-vient au moulin rotatif : malgré une courte période d’une à deux générations pendant laquelle ont été préférées des roches tendres , les matériaux durs exploités au moins depuis le Néolithique pour la confection de meules va-et-vient sont repris en main dès la fin de La Tène moyenne pour produire des meules rotatives. En Germanie inférieure et dans le Nord de la Gaule, la plupart des carrières de meules rotatives identifiées ont ainsi livré des ébauches de meules va-et-vient antérieures à la fin de l’époque gauloise : respectivement dans les coulées volcaniques de l’Eifel (HÖRTER, 1994 ; MANGARTZ, 2008), dans le secteur d’Hirson/Macquenoise (Aisne/Hainaut - PICAVET et al., 2018) et à Lustin (Namur) dont les gisements nous intéressent ici. Si toutes ces carrières ont produit des meules rotatives à La Tène finale (La Tène moyenne est mal appréhendée en Belgique), puis à l’époque romaine, les carrières elles-mêmes et leurs ratés de fabrication sont encore méconnus. Un travail de prospection de longue haleine en milieu forestier a pour objectif de les caractériser. Les carrières de Lustin, situées dans le Bois des Acremonts et dans le Bois de Nîmes (prov. Namur, Belgique), ont été parcourues par Dominique Daoust (fig. 1). Il a identifié plusieurs dizaines d’ébauches de meules rotatives manuelles dont les dimensions évoquent une datation gauloise et/ou romaine précoce (autour d’une quarantaine de centimètres, parfois moins). Le travail d’analyse de ces ébauches, toujours en cours, permet aujourd’hui de préciser les modalités de l’exploitation du conglomérat rouge dit « Poudingue de Burnot » autour de la moyenne vallée de la Meuse à ces périodes anciennes. Les productions de ces carrières sont essentiellement connues par leur diffusion sur les sites de consommation en Belgique et dans le Nord de la France. Leur reconnaissance est assurée par les descriptions pétrographiques des géologues Gilles Fronteau et Éric Goemaere, qui pointent la Formation de Burnot (unité lithostratigraphique autrefois appelée « Poudingue de Burnot » et d’âge burnotien, étage aujourd’hui tombé en désuétude : DEJONGHE et al., 2006) et nous autorisent à identifier les niveaux géologiques d’origine du matériau. Notons que la Formation de Rivière qui la surmonte directement peut apparaître dans les mêmes carrières et a pu fournir des meules ponctuellement. À la faveur d’une archéologie préventive dynamique et à l’issue de deux thèses de doctorat (RENIERE, 2018 ; PICAVET, 2019), l’enregistrement de nombreux produits finis géolocalisés dessine les contours de leur aire de répartition en Gaule du nord, tout en fournissant des appuis chronologiques solides. Recensées entre La Tène finale et le Haut-Empire romain, parfois jusqu’au début du 3e siècle, les meules en Poudingue de Burnot occupent ainsi une région située entre celle approvisionnée par les carrières dites de Macquenoise à l’ouest (Hirson/Macquenoise : PICAVET et al., 2018) et celle qui reçoit les productions l’Eifel à l’est (Mayen, Rhénanie-Palatinat : MANGARTZ, 2008), alors que les grès quartzitiques tertiaires sont majoritaires au nord et au nord-ouest chez les Ménapiens au Haut-Empire (RENIERE et al., 2016). Faisant le lien entre les carrières et les produits de consommation rejetés après usage, une cargaison de produits semi-finis draguée dans la Meuse au début du 20e siècle évoque enfin leur transport aval vers la ville romaine de Namur où l’on peut envisager la présence d’ateliers de finition et de redistribution (cf infra).
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RBINS Staff Publications 2021
En Mauritanie occidentale, le site de Nouadhfat, au nord-est de Nouakchott, est essentiel, tant pour la connaissance des paléoenvironnements holocènes que pour celle du Néolithique. Le site se trouve à proximité d’un important paléoréseau hydrographique et sur le rivage d’un vaste paléolac marqué par des diatomites, des gastéropodes d’eau douce et des pistes animales imprimées dans la boue. L’habitat fut occupé par des chasseurs-cueilleurs, des pêcheurs (présence de harpons) et des éleveurs, qui profitèrent d’un milieu évoluant progressivement vers moins d’humidité : une première fois au Néolithique moyen (autour de 6400 cal. BP), puis plus récemment (3900 – 3300 cal. BP), après une crise aride très marquée. Nouadhfat, qui est le site le mieux daté de la région, s’inscrit dans un ensemble d’une grande richesse sur au moins quatre millénaires. La caractéristique principale de ce groupe est sans doute l’existence de nombreuses cultures, qui se sont succédé ou ont cohabité, avant que la limite septentrionale du Sahel ne se décale nettement vers le sud.
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RBINS Staff Publications 2017
Platycampus larvae are highly cryptic leaf feeders characterised by a dorso-ventrally flattened body, the dorsal integument resembling a shield. Dorsal and ventral cuticles from Platycampus luridiventris were compared by histology and gel electrophoresis. By Azan-staining, a red and a blue layer were distinguished in the dorsal cuticle, while the ventral cuticle showed one, almost uniform blue layer, as in both cuticles of control species. The two cuticles from P. luridiventris had similar amounts and sodium dodecyl sulphate-polyacrylamide gel electrophoresis profiles of soluble proteins, but not insoluble proteins. One insoluble protein (MW approximately 41 kDa) was visible as a large band in the ventral cuticle only. It is likely that this protein renders the cuticle elastic, and that the dorsal, red layer is the exocuticle, mainly composed of insoluble proteins. We discuss eco-physiological implications of the exocuticle in insects. Further, data from the literature indicate that the defence strategy in P. luridiventris larvae relies on being visually cryptic towards avian predators and tactically cryptic towards arthropod predators and parasitoids. Crypsis in both senses is favoured by the shield effect, itself based on an abnormally thick dorsal exocuticle. Although the larvae are external feeders, they may be considered as hidden from an ecological perspective.
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RBINS Staff Publications