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Thierry Smith and Vlad Codrea (2015)

L’étrange histoire de monsieur Barbatodon, un habitant de l’île de Haţeg à la fin du Crétacé en Transylvanie

In: Réunion annuelle de l'association Paléontologique Française du 6 au 9 mai 2015 au Naturhistorisches Museum Basel/Musée d'Histoire Naturelle de Bâle, Suisse, vol. Approches nouvelles en Paléontologie - Program and abstracts, pp. 37, Association Paléontologique Française.

L’étrange animal a été recensé pour la première fois en 1986 sur base d’une dent retrouvée, au bord de la rivière Barbat, non loin du village de Pui, au pied du massif des Retezat, dans le sud des Carpates. Ne pouvant l’identifier précisément, les découvreurs le baptisèrent Barbatodon transylvanicus et le classèrent au sein des mammifères multituberculés, tout en reconnaissant l’étrange et primitive morphologie de sa molaire présumée supérieure et composée de deux simples rangées de respectivement trois et quatre cuspides pyramidales. Ce n’est qu’en 2004 que deux dentaires associés et une molaire supérieure de Barbatodon furent exhumés de la même localité, permettant de montrer que la molaire-holotype n’appartenait pas à la rangée dentaire supérieure mais inférieure. Ceci permit de mettre fin à 20 ans de discussion et de ranger « la bête » au sein de la tout aussi étrange famille des Kogaionidae, l’une des rares à survivre à l’extinction de masse Crétacé-Paléogène en Europe. L’intrigue est à son comble depuis 2010 avec l’avancée fulgurante des connaissances faites sur les diverses créatures qui côtoyèrent Barbatodon sur l’île de Haţeg, où de nombreux cas de nanisme, gigantisme et autres formes aberrantes témoignent de « l’effet insulaire ». Aujourd’hui, après des années de recherches tourmentées, nous levons le voile sur l’étrange monsieur Barbatodon grâce à la découverte d’un crâne partiel et dentaires associés issu également de la localité de Pui. L’excellente préservation du spécimen nous permet enfin de révéler la dentition complète et impressionnante d’un kogaionidé et de démontrer que Monsieur Barbatodon présente une mosaïque de caractères primitifs et dérivés et qu’il se situe dans une position basale au sein des Cimolodonta. Mais même ses incisives aux allures de rongeur et ses énormes prémolaires en forme de disque ne sont que roupie de sansonnet à côté de la couleur rouge de ces dents. L’analyse spectrométrique dispersive en énergie (EDS) indique la présence de quantité importante de pigments de fer dans l’émail de l’animal préhistorique. Cette curiosité de la nature n’est connue que chez les musaraignes soricinés et de nombreuses familles de rongeurs actuels, où elle est sensée augmenter la résistance de l’émail à l’abrasion durant la mastication. Monsieur Barbatodon appartiendrait donc à une lignée primitive qui a persisté jusqu’à l’aube du Cénozoïque et qui aurait eu un régime alimentaire particulièrement coriace sur son île perdue au milieu de l’archipel européen.
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