Le groupe des amphisbaenes ne comprend que des lézards fouisseurs, aux habitudes presque exclusivement souterraines. Ils sont dépouvus de membres à l’exception des Bipedidae qui montrent deux petits appendices antérieurs. La monophylie des amphisbaenes a fréquemment été reconnue mais les relations entre ses membres sont toujours disputées et il y a souvent désaccord entre les études moléculaires et morphologiques. Rappelons que les amphisbaenes actuels regroupent six familles, les Rhineuridae, les Bipedidae (Amérique du Nord), les Amphisbaenidae (Afrique, Amérique du Sud et Centrale), les Trogonophiidae (Afrique, Arabie), les Blanidae (Région Méditerranéenne) et les Cadeidae (Antilles). Le registre fossile des amphisbaenes à longtemps été cantonné à l’Amérique du Nord et les formes européennes négligées, voire ignorées. Pourtant le Paléogène européen a livré un ensemble de fossiles d’amphisbaenes presque continu depuis le début du Paléocène à l’actuel. La présence des premiers amphisbaenes dans le Crétacé terminal de Lano (Espagne) n’est toujours pas confirmée. Par contre l’appartenance aux amphisbaenes des mâchoires et des vertèbres trouvées dans le Paléocène de Roumanie et du Bassin de Paris ne se discute pas (Folie et al, 2013). Certains de ces fossiles présentent un aspect primitif avec, entre autres, une rangée dentaire comportant toujours plus de dix dents. Les premiers fossiles attribuables à des familles actuelles sont reconnus dans le Paléogène américain (Rhineuridae) et le début de l’Eocène européen (Blanidae de Dormaal, Belgique). L’Oligocène européen livre les premiers fossiles d’Amphisbaenidae (Oligocène inférieur de Valbro) alors qu’il faut attendre le Pliocène (Maroc) pour voir les premiers restes de Trogonophiidae. Plus atypique, un lézard du gisement de Messel serait une forme d’amphisbaene primitif, montrant encore beaucoup de caractères de Lacertoidea (Lacertidae + Teiidae), le groupe frère des amphisbaenes selon les phylogénies moléculaires. Ce registre finalement très riche devient incontournable pour qui étudie l’évolution des amphisbaenes : datation des lignées ; distribution des familles et événements géologiques qui ont marqué l’histoire du groupe. Voici un exemple : La distribution géographique de la famille des Amphisbaenidae englobe l’Afrique et l’Amérique du Sud et Centrale. Le groupe est donc séparé par l’Atlantique et cette distribution est devenue une des références illustrant les vicariances faisant suite à la fragmentation du Gondwana, ici l’ouverture de l’Atlantique Sud durant le Crétacé inférieur. Cette interprétation a été prise en défaut par les datations moléculaires qui donnent un âge beaucoup trop jeune aux Amphisbaenidae (50 Myr ago, Vidal et al., 2008) pour avoir été séparés par l’ouverture de l’Atlantique. Le registre fossile confirme ce point de vue, avec la présence du premier fossile d’Amphisbaenidae dans l’Oligocène européen et l’absence de tout reste d’amphisbaeniens dans le Crétacé inférieur et la presque totalité du Crétacé supérieur.
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Paleogene mammal localities are particularly well represented in the area of Erlianhot, Inner Mongolia. Among them, the locality of Bayan Ulan is most famous for its late Paleocene Gashatan fauna. The Arshantan fauna of the site is not well known, since no extensive study has been done so far. Here we present a mammal assemblage based on dental and tarsal material from a new Arshantan collection resulting from excavations done by a Belgian-Chinese expedition in Inner Mongolia in 1995 – retrieved from the red beds of the late early to early middle Eocene Arshanto Formation at Bayan Ulan. It consists of at least six different taxa: the primitive lagomorph Dawsonolagus antiquus, the large pantodont Pantolambdodon sp., the lophialetid tapiroid Schlosseria magister, the rhinocerotoid Hyrachyus crista, and a new smaller rhinocerotoid. The latter is closely related to the genera Yimengia and Rhodopagus. The species exhibits transverse Hunter-Schreger bands, no reduction of the lower premolars, m3 has no hypoconulid, and P4 bears a continuous “V”-shaped protolophmetaloph loop. The Arshantan assemblage at Bayan Ulan is dominated by small perissodactyls, represented by extensive lower and upper dentition as well as foot bones. Also, for the first time, p4-m1 of Dawsonolagus antiquus, tarsal material from Pantolambdodon, and lower dentition of Hyrachyus crista are illustrated. Unlike other described Arshantan faunas, the Bayan Ulan Arshantan mammal assemblage has been collected exclusively from a single locality, which allows it to be used in the reassessment of the Arshantan Land Mammal Age. This research has been funded by project MO/36/011 and bilateral cooperation project BL/36/C12 of the Belgian Federal Science Policy Office.
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RBINS Staff Publications 2019