Contexte En 1908, l’archéologue suisse Otto Hauser découvrait en Dordogne, dans un contexte stratigraphique discutable, un squelette assez complet d’adolescent néandertalien. Ces vestiges ont été vendus au Musée de Berlin, à la grande indignation des anthropologues français. Le crâne, qui avait déjà été reconstruit à 4 reprises de manière insatisfaisante, a été enlevé par l’Armée Rouge lors de la chute de Berlin, et a été retrouvé en 1965 à Berlin-Est. Quant au squelette post-crânien, il a été sévèrement endommagé pendant les bombardements. Le musée d’anatomie et embryologie Louis-Deroubaix possède des moulages du squelette du Moustier, incluant le crâne tel qu’il avait été reconstruit de manière contestée par l’anatomiste Hermann Klaatsch. Matériel et méthodes Les moulages ont été triés, complétés, comparés par et avec ceux provenant de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (notamment le moulage endocrânien), mesurés, et ont fait l’objet d’un examen anthropométrique et tomodensitométrique. Cela a permis d’alimenter la banque de données numériques des Néandertaliens ainsi que de générer des reconstructions 3D, qui peuvent, pour le crâne, être comparées aux reconstructions plus récentes, plus précises et mieux fondées. Résultats L’examen des moulages permet de confirmer leur attribution à un néandertalien de sexe probablement masculin âgé d’environ 15 ans. Cette analyse reste à nuancer compte tenu de la reconstruction des os (incluant le « recollage » des noyaux épiphysaires). Discussion et conclusions La possession de moulages originaux par un musée universitaire constitue un atout scientifique et didactique majeur malgré leur imperfection, surtout en raison de la dégradation irrémédiable des ossements originaux.
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RBINS Staff Publications 2019