RÉSUMÉ Les observations pétrographiques en lames-minces et les analyses au microscope électronique à balayage complètent les observations macroscopiques et mésoscopiques faites sur des tessons appartenant à deux espaces d’occupation rubanée situés à Velroux (Grâce-Hollogne, Province de liège, Belgique). Quatre groupes et plusieurs sous-groupes de pâtes céramiques ont été identifiés et caractérisés. Les sources locales et régionales des matières premières utilisées par les potiers rubanés sont discutées et ouvrent des perspectives sur les utilisations des matières premières sur la grande aire rubanée. MOTS-CLÉS : Rubané, pétrographie en lames-minces, microscope électronique à balayage, EDS, sources des matières premières, Hesbaye, Belgique. SUMMARY/ABSTRACT Petrographic observations in thin sections and scanning electron microscopic analyses complete the macroscopic and mesoscopic observations made on pottery sherds belonging to two occupation area belonging to the Linear Pottery culture and located at Velroux (Grâce-Hollogne, Province of Liege, Belgium). Four groups of ceramic pastes and some sub-groups were identified and characterized. Local and regional sources of raw materials used by the LBK potters are discussed and open perspectives on the uses of raw materials in the large Linear Pottery Culture area. KEYWORDS: Linear Pottery Culture, thin-section petrography, scanning electron microscope, EDS, raw material sourcing, Hesbaye, Belgium.
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RBINS Staff Publications 2021
Introduction Les vestiges de la villa de Nouvelles s’étendent sur plusieurs parcelles situées à l’intersection des localités hennuyères de Nouvelles, Harveng et Asquillies, au sud de Mons (fig. 1). Découverts par Émile de la Roche de Marchiennes à la fin du XIXe siècle au lieu-dit « Grande Boussue » ou « Petit Bavay », ils ont fait l’objet de dix-huit campagnes de fouilles entre 1964 et 1985, à l’initiative de la famille Leblois. Les résultats confirmeront l’importance et la richesse de cet établissement rural élevé en territoire nervien, à environ 16 km à peine de Bavay . Ces travaux seront complétés dans les années 1990 par quelques petites interventions ponctuelles conduites par l’asbl Recherches et Prospections archéologiques en Wallonie et par le Service Public de Wallonie. La villa se développe en bordure d’un léger promontoire descendant en pente douce vers le nord-est, entre les deux affluents principaux de la Trouille, le By (ou Ruisseau d’Asquillies) et la Wampe. Sa partie haute surplombe le paysage, offrant ainsi une vue panoramique sur plusieurs kilomètres. Le site accueille tout d’abord une occupation laténienne de nature encore imprécise, à laquelle succède, dans la première moitié du Ier siècle apr. J.-C., un établissement cerné d’un vaste enclos de plan quadrangulaire de près de 2 hectares. Au tout début du IIe siècle, ces structures disparaissent au profit de la création d’un très grand corps de logis conçu en trois ailes. Il ouvre vers le sud-est, sur une cour d’environ 80 m de large, et domine la cour agricole par sa position naturellement surélevée. Dès cette période, cet ensemble peut être qualifié de « grande villa à pavillons multiples alignés », une formule architecturale typiquement gallo-romaine, à laquelle répondent les établissements ruraux parmi les plus évolués du Nord de la Gaule (fig. 2) . Outre ses grandes dimensions - estimées à plus de 4 hectares - et la conception symétrique de ses bâtiments, l’établissement présente les caractéristiques ornementales d’une résidence aristocratique, comme en témoignent l’abondance des restes décoratifs et la construction d’un aqueduc long d'1,5 km, en amont du ruisseau d’Asquillies. Cette conduite avait certainement pour fonction principale d’alimenter, via un bassin de distribution dans l’aile sud, une suite thermale aménagée dans l’aile nord. Une dernière campagne de transformation et d’embellissement entreprise à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle marque alors l’apogée de son développement monumental. À cette époque, les trois ailes du corps de logis totalisent une longueur cumulée d’environ 300 m. Les façades sont agrémentées de portiques et l’ensemble possède plusieurs pièces décorées, dont la suite thermale. Mais dans le troisième quart du IIIe siècle, un violent incendie détruit l’aile sud et au moins l’un des pavillons dans la pars rustica. L’absence de réaménagement donne l’impression que la villa est alors délaissée par ses propriétaires. Les vestiges seront ensuite exploités comme carrière par les habitants des villages voisins au XVIIe siècle, achevant ainsi la destruction du corps de logis, dont les ruines disparaîtront progressivement avec la mise en culture des terres. (...)
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