L’estimation du sexe biologique d’un individu constitue une étape primordiale de l’analyse anthropologique, que ce soit en contexte archéologique ou forensique. Elle doit se fonder sur des méthodes de diagnose sexuelle reproductibles, fiables et validées. Néanmoins, cette tâche peut s’apparenter à un véritable défi lorsque la préservation des éléments diagnostiques osseux n’est pas optimale, et ce d’autant plus s’il s’agit de restes immatures ou brûlés. Face à de tels restes fragmentés, une voie prometteuse consisterait à mettre en place une méthode de diagnose sexuelle s’appuyant sur un élément osseux à la fois fortement dimorphique et à la survie taphonomique avérée. Alliant ostéométrie et outils digitaux au travers d’une approche strictement morphométrique, cette recherche propose d’évaluer le dimorphisme de la base du crâne (i.e., os occipital et temporaux) et celui du labyrinthe osseux de l’oreille interne sur un assemblage osseux comprenant 611 crânes et 121 labyrinthes appartenant à des sujets européens – immatures et adultes – d’âge et de sexe connus. Les résultats obtenus dans cette étude démontrent d’une part que le dimorphisme sexuel de l’os temporal est plus marqué que celui de l’os occipital, et ce dès la phase pubertaire, et d’autre part qu’il n’est pas possible d’établir une méthode de diagnose sexuelle indépendante de l’âge sur le labyrinthe osseux du fait des différences d’expression de son dimorphisme sexuel observées entre les immatures et les adultes. En outre, ce travail a permis d’établir plusieurs modèles prédictifs de diagnose sexuelle à partir de la base du crâne adulte (avec de 77 à 87 % de classification correcte), du labyrinthe osseux adulte (de 76 à 83 %) et du labyrinthe immature (de 76 à 84 %). Leurs qualités intrinsèques (i.e., reproductibilité, fiabilité, facilité d’utilisation et faible coût) en font des outils de diagnose sexuelle adaptés à l’examen de restes osseux fragmentaires.
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RBINS Staff Publications 2024
Le diagnostic archéologique réalisé en 2019 sur la commune de Bussière-Nouvelle a occasionné la découverte d’un sarcophage en plomb du XIXe siècle. L’herméticité de ce contenant a permis la préservation de très nombreux éléments périssables (tissus mous, textiles, cuir, bois, végétaux) qui autorise une excellente documentation des pratiques funéraires mises en oeuvre. De plus, l’utilisation d’un sarcophage en plomb implique un contexte particulier (décès loin de la commune, rapatriement, etc.) qui n’est que très rarement observé en contexte archéologique. La première approche pluridisciplinaire mise en oeuvre (archéologique, anthropologique, historique) permet non seulement de restituer le profil biologique du défunt, mais également de tenter de comprendre les raisons qui peuvent être à l’origine de ce type de pratique.
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RBINS Staff Publications 2025