En 1964, un groupe de spéléologues amateurs de Villers-la-Ville, appelé "Vampire", fouille une cavité dans les Rochers de Freyr situés dans la Province de Namur (Belgique). Les vestiges exhumés sont actuellement conservés au Musée régional d’Histoire naturelle de Mons. Le matériel archéologique est pauvre et composé principalement d’éclats de silex. Il est difficilement datable sans contexte, ni documentation précise. Notre inventaire recense 557 restes humains et 151 restes fauniques. L’étude préliminaire de la faune indique principalement une accumulation de proies par des carnivores et la présence d’animaux fouisseurs. Aucune trace de feu ou de boucherie n’a été notée. L’étude anthropologique montre que, comme dans les nombreuses autres sépultures collectives du Bassin mosan, les squelettes humains sont incomplets et les os fragmentés. Elle révèle qu’au moins six (voire sept) individus ont été placés dans cette grotte. Trois d’entre eux ont été datés au radiocarbone et remontent au Néolithique Récent. Le résultat le plus surprenant est qu’il s’agit uniquement de sujets immatures (ce qui expliquerait le nom donné à la grotte). Le plus jeune serait décédé entre 1 et 3 ans et le plus âgé est un adolescent. C’est à ce dernier qu’appartiendrait le seul crâne conservé. Afin de représenter l’état de conservation de chaque os de cette sépulture collective, nous avons créé des fiches spécifiques aux individus immatures qui pourront être utiles à tous ceux qui étudient des ensembles funéraires rassemblant de nombreux non-adultes. Aucune trace de pathologies graves n’a été relevée mais tous les tibias présentaient des lignes de Harris et 17 % des dents isolées étaient atteintes d’hypoplasie de l’émail dentaire. On dénombre également un cas de spina bifida atlantis. Parmi les particularités anatomiques, signalons une perforation olécranienne de l’humérus, une incisive en forme de pelle et une fosse d’Allen sur un des fémurs.
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