Les expéditions scientifiques belges des 19ème et 20ème siècles ont permis de découvrir de nom-breuses localités fossilifères dans l’ouest de l’Afrique Centrale. Au moins 47 localités furent fouillées dans le cadre d’expéditions paléontologiques dont celles d’Edmond Dartevelle en 1933 et 1937-1938 ont fourni les plus importantes collections de vertébrés du Paléogène du Bassin du Bas-Congo. Parmi les spécimens récoltés dans les falaises de Landana (Cabinda, Angola) se trouvaient quelques vertèbres de serpent qui furent référées en 1964 au serpent aquatique Palaeophis aff. typhaeus. Une réévaluation récente des collections Dartevelle a permis d’identifier quelques vertèbres non décrites provenant de Landana et de la localité toute proche de Sassa Zao, permettant ainsi de compléter l’information concernant les pa-laeophiidés du Bassin du Bas-Congo. Les résultats de cette étude indiquent que tous les spé-cimens de Landana proviennent du même niveau stratigraphique (couches 31-32) et sont d’âge Lutétien sur base de la riche faune d’élasmobranches associés. La localité de Sassa Zao est également lutétienne sur base des élasmobranches, similaires à ceux de la couche 32 de Lan-dana. Toutes les vertèbres, 10 au total, peuvent être attribuées à une seule espèce de Pa-laeophis de grande taille. La largeur maximale au niveau des prézygapophyses est de 35 mm et la longueur maximale du centrum est de 27 mm. La faible compression latérale des vertèbres troncales, les ptérapophyses basses, les diapophyses peu développées ventralement et l’extension latérale marquée des zygapophyses indiquent que cette espèce appartient au grade « primitif » de Palaeophis et diffère des espèces du grade « avancé » telles que P. casei, P. littoralis, P. toliapicus, P. typhaeus, P. grandis, et P. nessovi. Au sein du grade « primitif », l’espèce du Bassin du Bas-Congo diffère de l’espèce géante P. colosseus (Lutétien, Mali) par sa taille plus petite, ses vertèbres proportionnellement plus longues, les cotyle et condyle de forme plus ovale et le zygosphène pas plus large que le cotyle; de P. africanus (Lutétien, Nige-ria) par l’épine neurale qui n’atteint pas le zygosphène et les hypapophyses plus courtes et non prolongées par une carène ventrale; de P. vastaniensis (Yprésien, Inde), P. virginianus (Ypré-sien, USA), et P. zhylan (Thanétien ou Yprésian, Kazakhstan) par les vertèbres moins compri-mées latéralement. En taille et morphologie l’espèce se rapproche le plus de P. maghrebianus (Yprésien, Maroc) mais diffère par des hypapophyses et paradiapophyses plus développées qui ne s’étendent pas postérieurement au-delà du cotyle. Cette nouvelle espèce était apparemment peu adaptée à la vie aquatique et était plus étroitement apparentée à l’espèce yprésienne nord-africaine P. maghrebianus qu’aux espèces lutétiennes d’Afrique de l’Ouest. Ce résumé est une contribution au projet BR/121/A3/PalEurAfrica financé par la Politique Scientifique Belge.
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Les recherches récentes sur les premières chauves-souris ont montré que la diversification des chiroptères a démarrée relativement tôt dans l’Eocène inférieur. La diversité était la plus éle-vée en Europe et en Inde et était composée des familles Onychonycteridae, Icaronycteridae, Archaeonycteridae, Palaeochiropterygidae et Hassianycteridae. Cependant, en Europe, les plus anciennes espèces n’ont été décrites que du nord de l’Europe à l’exception d’Archaeonycteris? praecursor de l’Eocène inférieur de Silveirinha (MP7, Portugal) connu à partir d’une seule dent. Dans cette étude nous présentons un nouveau chiroptère du gisement de La Borie (MP8+9, Saint-Papoul, Aude). Il s’agit ici de la première espèce de l’Eocène infé-rieur du sud de l’Europe identifiée à partir d’une dentition relativement complète: environ 40 dents isolées et fragments de dentaires. Les dents sont nyctalodontes et présentent les carac-tères suivants: canines de taille modérée; p4 de taille moyenne avec un métaconide bien déve-loppé; m1-2 larges avec un hypoconulide très lingual et un entoconide élevé; P4 de taille moyenne; M1-2 avec un ectoflexus profond, un paraconule faible, un métaconule faible à ab-sent et une centrocrista ne rejoignant pas le bord labial; m3/M3 plus petites que m1-2/M1-2. Ces caractères indiquent que cette espèce appartient aux archaeonycteridés et est proche du genre Archaeonycteris. Elle diffère de l’espèce-type Archaeonycteris trigonodon de l’Eocène moyen de Messel (MP11, Allemagne), d’A. brailloni de l’Eocène inférieur de Mutigny et Avenay (MP8+9, France) et de Protonycteris gunnelli de l’Eocène inférieur de Vastan (Guja-rat, Inde) par sa taille environ 25 % plus petite. Elle est similaire en taille à Archaeonycteris? praecursor, A? storchi de Vastan et au nouvel archaeonycteridé de Meudon (MP7, France). Elle diffère de A? storchi par une p4 plus petite et un dentaire moins élevé et de l’espèce de Meudon par un hypoconulide plus lingual, un entoconide plus élevé et la postcristide plus longue. En fait, l’espèce de La Borie est très similaire à A? praecursor par la m2 présentant un entoconide haut et une postcristide longue; la différence principale étant l’hypoconulide qui est un peu plus lingual. Ce dernier caractère suggère une dilambdodontie plus avancée que chez A? praecursor, ce qui est en accord avec l’âge des deux localités. Les deux espèces sem-blent appartenir à la même lignée évolutive qui serait restreinte géographiquement au sud de l’Europe. A côté de cette espèce abondante, deux autres chiroptères sont présents à La Borie. Le premier, représenté par une seule M1 portant un hypocone, appartient vraisemblablement à un icaronycteridé. Le second, représenté par une M1 et une M2 de petite taille pourrait appar-tenir à un palaeochiropterygidé primitif. Ce résumé est une contribution au projet BR/121/A3/PalEurAfrica financé par la Politique Scientifique Belge.
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