Introduction Les côtes sont des os plats dotés d’une corticale fine rendant ces structures fragiles. En archéologie, les vestiges costaux retrouvés sont ainsi souvent des fragments plutôt que des côtes complètes. Quelques rares échantillons de Néandertaliens sont disponibles, cependant une exception existe, le squelette de Kebara 2 [1] comportant l’ensemble des côtes ainsi que la majorité des éléments vertébraux. Cette étude apporte un complément à l’analyse des paramètres géométriques et morphométriques des côtes de l’humain moderne et de Kebara 2. Méthode Une procédure de calcul automatisée a été développée afin de pouvoir extraire les caractéristiques géométriques et morphométriques tridimensionnelles des côtes à partir d’acquisitions tomodensitométriques et de reconstructions obtenues après segmentation. Divers paramètres tels, la longueur de l’arc costal, longueur de la corde, la plus grande largeur, la surface de section le long du corps, la circonférence, les courbures de torsion, d’enroulement et selon les bords ont été mesurés sur les reconstructions 3D de Kebara 2 [2] ainsi que sur un échantillon de 14 sujets humains modernes (adultes sains, 7 hommes/7 femmes) pour les étages costaux 1 à 9. Résultats L’ensemble des paramètres mesurés et notamment l’angle de torsion ou la courbure selon les bords sont sujets à une variabilité importante chez l’humain moderne. Les résultats obtenus à partir des reconstructions des côtes de Kebara 2 sont similaires à ceux mesurés chez les humains modernes pour la majorité des paramètres. Conclusion Cette étude contribue au débat concernant les dimensions thoraciques des Néandertaliens et leurs plausibles implications physiologiques [3]. Plusieurs travaux ont statué en faveur d’une différence majeure entre le thorax de Néandertalien et l’humain moderne. Malgré quelques variations aux étages inférieurs, les résultats de cette étude semblent démontrer que la géométrie et morphométrie des côtes reconstruites de Kebara 2 se situe dans les limites de l’humain moderne.
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En 1886, la mise au jour de deux squelettes néandertaliens dans les sédiments de la terrasse de la grotte de Spy, en Belgique, fut une découverte majeure. Une étude pluridisciplinaire des fossiles a permis la découverte de nouveaux ossements néandertaliens qui appartiennent au squelette nommé « Spy II ». Bien que partiel, le squelette de Spy II est un de plus complets trouvés à ce jour ; il a donc servi dans cette étude comme de base à la reconstitution d’un squelette néandertalien virtuel. Les éléments osseux provenaient des fossiles Kebara 2 pour le bassin (en provenance d’Israël) et Neandertal 1 pour le fémur (Allemagne). Ces fossiles complémentaires présentaient des dimensions différentes de celles de Spy II. Afin de mettre ces ossements à l’échelle de Spy II, le logiciel lhpFusionBox, développé au LABO, a été amélioré afin de permettre des remises à l’échelle par utilisation d’os différents (en général, une telle remise à l’échelle se fait en utilisant des os homologues). L’utilisation de ces outils a permis l’obtention d’un modèle de membres inférieurs aussi proche que possible des dimensions et proportions du spécimen Spy II. Le modèle de membres inférieurs ainsi acquis a ensuite été augmenté d’une estimation des lignes d’actions de muscles ischio-jambiers. Enfin, ce dernier modèle a été fusionné avec un jeu de données cinématiques collectées sur un volontaire. Ceci a permis d’estimer le bras de levier des muscles reconstitués et de déterminer si les surfaces articulaires du modèle de Néandertalien est compatible avec la cinématique moderne. Les résultats semblent démontrer que les articulations des membres inférieurs des Néandertaliens était conciliable avec les mouvements de l’Homo Sapiens. Par contre, les estimations quantifiées des bras de levier musculaires du Néandertalien étaient plus élevés que ceux l’homme moderne. Ceci présente évidement un avantage mécanique conférant un plus grand moment musculaire. Plus récemment, le squelette a été entièrement reconstitué. Les modèles 3D virtuels des os ont ensuite été imprimés en 3D en taille réelle. Ces os ont servis de base à une reconstitution artistique hyperréaliste de l’Homme de Spy, visible à l’Espace de l’Homme de Spy à Onoz (province de Namur, Belgique).
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